FR – Le Centre de santé Marguerite Davary, une réflexion sur les enjeux de la première petite structure à intégrer le PSS
Le 23 juillet, la docteure Mathilde Guidimti, cheffe de mission du PSS, et son assistant Sonny Bardot se sont rendus au Centre de santé Marguerite Davary. Ils étaient en compagnie de Claudia Schulz, la Secrétaire Générale de la Cevaa, Latyr Diouf, Président de l’Eglise Luthrienne du Sénégal, et du pasteur Adama Faye, conseiller exécutif de la Cevaa . Cette rencontre marque une étape importante : le centre de santé Davary est en effet la première petite structure à intégrer officiellement le Programme Solidarité Santé, aux côtés du centre de Mayangui, au Congo-Brazzaville.
Claudia Schulz, Dr Mathilde Guidimti, Pasteurs Latyr Diouf et Adama Faye, Monique Bakhoum
Un centre au cœur de la ruralité sénégalaise
Appartenant à l’Eglise Luthérienne du Sénégal et situé à 10 km de Fatick et à 30 km de Kaolack, le centre Marguerite Davary fait partie des 11 structures de santé du district de Fatick. Avec 11 lits seulement, il reste une structure modeste mais essentielle, qui répond à un large éventail de besoins médicaux.
À la tête du centre, Monique Bakhoum prend en charge presque toutes les activités médicales, que ce soient les consultations, les suivis prénataux, et les accouchements. En tout, elle catégorise ses tâches en quatre groupes :
- Consultations pédiatriques (0-14 ans): environ 130 par mois, principalement le matin, avec une forte hausse pendant la saison des pluies (fin-juillet jusqu’à octobre).
- Consultations prénatales: entre 60 et 70 chaque mois.
- Accouchements: près de 9 par mois en moyenne, avec 106 naissances enregistrées en 2024.
- Consultations adultes: de 150 à 200 par mois, avec une hausse de l’activité pendant la saison des pluies.
Des cas particuliers et récurrents
Outre les pathologies classiques, le centre fait face à un nombre notable de morsures de chevaux et de chiens. Celles-ci sont traitées selon un protocole unique, adapté à ce type d’incidents fréquents en zone rurale.
Avec son intégration dans le PSS, le centre de santé Marguerite Davary devient un laboratoire de proximité pour tester et renforcer la prise en charge des patients en milieu rural.
Des projets pour renforcer l’offre de soins
Avec le soutien de la Cevaa et de l’organisme Otto-per-Mille, plusieurs pistes d’amélioration sont actuellement à l’étude dans une logique de solidarité et de mutualisation des compétences:
- Acquisition d’un échographe: un projet ambitieux mais conditionné à une formation de trois mois dans un hôpital du réseau PSS.
- Mise en place d’un microscope: un outil rentable et utile, mais qui suppose la présence d’un technicien qualifié. L’idée d’un technicien polyvalent, capable de réaliser également des consultations et d’assister Monique, est envisagée.
- Acquisition d’un autoclave: identifié comme une priorité absolue, cet équipement de stérilisation est fortement recommandé par l’OMS et représenterait un progrès immédiat pour la sécurité des soins.
- Renfort en personnel infirmier: la question du recrutement ou de la formation d’un infirmier supplémentaire est ouverte.
Au-delà de ces équipements, une réflexion plus large est engagée alors que Monique témoigne que des patients hors zone (normalement rattachés à un autre centre de santé) choisissent de se déplacer jusqu’à Davary pour y être traités. Il est ainsi crucial de se demander quel projet répondrait le mieux aux besoins locaux immédiats. Une interrogation centrale, qui guidera les choix futurs pour que chaque investissement ait un impact concret et durable sur la santé des populations desservies par le centre.
ENG – Marguerite Davary Health Center: The First Small Clinic to Join the PSS
On July 23, Dr. Mathilde Guidimti, head of the Health Solidarity Program (PSS), and her assistant Sonny Bardot visited the Marguerite Davary Health Center. They were joined by Claudia Schulz, Secretary General of Cevaa, Latyr Diouf, President of the Lutheran Church of Senegal, and Pastor Adama Faye, Executive Advisor of Cevaa.
This visit was an important milestone: the Davary Health Center is the first small clinic to officially join the PSS, alongside the Mayangui Center in Congo-Brazzaville.
Claudia Schulz, Dr Mathilde Guidimti, Pasteurs Latyr Diouf et Adama Faye, Monique Bakhoum
Caring for Rural Communities
The Marguerite Davary Health Center, owned by the Lutheran Church of Senegal, is located 10 km from Fatick and 30 km from Kaolack. It is one of 11 health facilities in the district of Fatick. With only 11 beds, the center is modest in size but plays a vital role in meeting the community’s health needs.
The clinic is run by Monique Bakhoum, who takes on nearly all of the medical duties herself: consultations, prenatal care, and even deliveries. On average, she handles:
- Children’s consultations (ages 0–14): about 130 per month, with a surge during the rainy season (late July to October).
- Prenatal check-ups: 60–70 per month.
- Births: about 9 per month, with 106 deliveries already recorded in 2024.
- Adult consultations: 150–200 per month, also busier during the rainy season.
Unique Local Challenges
Beyond routine care, the center often treats patients for horse and dog bites—common problems in rural areas. These cases follow a special protocol developed for this type of injury.
By joining the PSS, the Davary Health Center is becoming a local testing ground to improve and adapt rural healthcare.
Looking Ahead: Plans for Better Care
With support from Cevaa and the Otto-per-Mille program, several projects are being considered to expand the center’s services:
- An ultrasound machine – a major step forward, but one that requires three months of training in a hospital from the PSS network.
- A microscope – affordable and useful, though it requires a trained technician. The idea of hiring someone versatile, able to both assist Monique and handle lab work, is on the table.
- An autoclave (sterilizer) – seen as an urgent priority. Recommended by the WHO, it would immediately improve patient safety.
- More nursing staff – either through recruitment or training, to support Monique in her demanding role.
Patients are already coming from outside the official catchment area because they trust the care at Davary. This raises an important question: what investments will make the most difference for the community right now? Answering this will guide future choices, ensuring each step has a real and lasting impact on local health.